Theme : VIH/sida

Journée mondiale du sida, Marigot

En 1995, l’association des immigrés dominicains a participé à la Journée mondiale du sida dans la ville de Marigot.

« Unis dans l’espoir »

Affiche « Unis dans l’espoir », en soutien aux patients atteints du VIH/sida.

VIH/sida

Poster written in French for World AIDS Day of 1995.

Dans les années 1990 St-Martin et la Guyane française étaient les territoires français avec le taux le plus élevé de cas de VIH /Sida en dehors de Paris. Cependant, il n’y avait eu aucune mention de cas de Sida que ce soit du côté français ou néerlandais jusqu’à ce qu’un pédiatre français ne diagnostique le premier cas en 1991. Au cours de cette décennie, l’épidémie de sida était considérée comme généralisée, ce qui signifie que le principal mode de transmission était hétérosexuel et que le pourcentage de femmes enceintes infectées par le VIH était supérieur à 1%. Entre 1989 et 1994 le nombre de femmes enceintes vivant avec le VIH était de 25% plus élevé qu’en France métropolitaine. Jusqu’à la fin des années 1990, le ministère français de la santé a nié l’existence de l’épidémie parce que la plupart des patients infectés étaient des étrangers. En raison de l’absence de tests sanguins spécifiques, les médecins ont utilisé la définition clinique du Sida de l’Organisation mondiale de la santé pour diagnostiquer la maladie et signaler les cas, mais le réseau national de surveillance publique (RNSP) rejetait ces déclarations. Les trithérapies, qui incluent un inhibiteur de protéase, appelées aussi “ AIDS cocktail” ou “thérapies antirétrovirales hautement actives,” qui ont pavé la route à des améliorations significatives dans la vies des patients, ont été disponibles au même moment qu’en France, en 1996. Une consultation dermatologique sur le VIH a été ouverte en 1997.

Dans les années 1990, bien que les services de santé fussent gratuits pour toute personne française ou d’origine étrangère, les étrangers ne se rendaient pas à l’hôpital de peur de la stigmatisation et ceux eux sans papiers craignaient d’être reconduits à la frontière. Indépendamment de leur statut individuel, les Haïtiens faisaient l’objet d’une forte discrimination du fait de leur origines culturelles et de la forte prévalence du VIH/Sida en Haïti. C’est pourquoi, dans les années 1990, la Journée mondiale du SIDA, créée pour sensibiliser le public au VIH et faire comprendre que l’épidémie était un problème de santé publique majeur dans le monde n’attirait à Saint-Martin que le personnel soignant et des associations caritatives. Les patients, quant à eux ne participaient pas à ces manifestations. En 1998, à la suite de la mise en place d’un visa de séjour pour les étrangers souffrant d’une maladie qui ne pouvant être traitée dans leur pays d’origine, ainsi que l’arrivée d’un dermatologue qui prenait en charge des patients souffrant du VIH/Sida, les étrangers se sont sentis plus confiants et sont venus se faire soigner à l’hôpital français.

Du côté néerlandais, il n’existait pas de statistiques de santé publique indiquant l’évolution de l’épidémie. Le centre médical de St. Maarten, en tant que centre de santé semi-privé, n’était impliqué dans aucune politique de santé publique concernant le Sida. Seules les données récoltées par un médecin privé qui avait une clientèle importante de patients VIH +, et celles recueillies par la St. Maarten AIDS Foundation, une organisation non gouvernementale créée en 1990, indiquaient que la prévalence était extrêmement élevée.  

En 2004, St. Martin avait la prévalence la plus élevée de tous les territoires français avec 1.7% de la population qui était VIH+ ou avait atteint le stade du SIDA. En 2018, le personnel médical et les patients étrangers faisaient encore face à d’énormes défis sociaux et juridiques. Les personnes vivant avec le VIH/Sida faisaient toujours l’objet de discrimination et les étrangers sans-papiers rencontraient des difficultés pour se faire soigner, alors que la santé est un service accessible à tout personne résidant en France, quel que soit son statut juridique. St-Maarten compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH/Sida aux Antilles néerlandaises.